CHAQUE APPAT SON HAMECON

Si les vers marins sont les appâts les plus employés en surfcasting, ce ne sont pas les seuls et dans certaines conditions, d'autres types d'appâts peuvent apporter de meilleurs résultats. Les hameçons qu'on utilise alors auront leurs qualités propres, adaptées à la forme, la taille, la consistance de ces autres animaux marins au menu des prédateurs que nous pourchassons.

 

La zone d'attache du fil sur l'hameçon est l'un des points faibles de l'empile car exposée la première à la mâchoire des poissons. Il est donc essentiel d'effectuer les nœuds avec soin. Pour obtenir les meilleurs résultats, il importe de respecter certaines proportions entre la taille de l'hameçon et la section du fil.

Le respect des proportions :

Il y a des proportions à respecter. Ainsi, un fil de 24/100 permettra de fixer des hameçons du n° 4 au 1/0 maximum, un fil 30/100 du n° 1 au n° 3/0, un 35/100 du n° 2/0 à 4/0 et un 50/100, du n° 3/0 à 6/0.

En fait, la section du fil sera proportionnée à la taille de l(hameçon, lui-même proportionné à la taille de l'appât utilisé, ce dernier étant proportionné au type de poisson recherché. C'est cet équilibre qui permet de tirer le meilleur parti du matériel utilisé.

L'hameçon passe-partout pour le surfcasting est le n° 1/0, mais selon les modèles et les marques, on peut aller jusqu'au 3/0 car tous les fabricants n'ont pas les mêmes critères de taille. Ainsi deux hameçons de taille, de forme et de fer identiques peuvent être appelé 2/0 dans une marque et 4/0 dans une autre ce qui n'arrange guère le choix des pêcheurs que nous sommes... L'empile moyenne est un fil de 30/100 et on pêchera aux vers, crustacés ou encore crabes à partir d'une digue.

Relier un hameçon n° 2 un fil de 50/100 n'a pas plus de sens qu'un 8/0 à un 24/100. Si on recherche un congre ou une liche sur un fil de 60/100, un hameçon n° 2 ne résistera pas à leur mâchoire, même s'il parvient à rester fiché dans leur gueule. De la même façon, pêcher la daurade royale en 24/100 a peu de chance d'aboutir si l'on fixe sur ce fil fin un hameçon de 6/0.

Les hameçons renversés à tige courte

sont à réserver pour la pêche des poissons difficiles, comme les sparidés, les tiges longues ayant le désavantage d'alourdir inutilement l'appât et surtout d'offrir une résistance anormale lors de l'engamage, le ver étant étiré tout le long de la hampe.

Pour fixer ce type d'hameçon, on utilisera les nœuds classiques d'hameçons à palette dont le nœud universel (appelé aussi nœud de pendu), ce dernier offrant un maximum de résistance. Rapide à exécuter, c'est un des nœuds les plus courants et des plus efficaces pour ce type d'hameçon.

L'inconvénient de ce type de nœud est de créer une épaisseur supplémentaire sur la hampe ce qui peut gêner le pêcheur lorsqu'il esche un ver. Il faut faire attention à ne pas déchirer les vers les plus fragiles : Dures, Demi-Dures et ver de sable... Pour cela, à condition de ne pas utiliser un fil trop raide. En Méditerranée, nous avons un nœud assez spécial pour les appâts les plus fragiles. C'est-à-dire, la pointe du nylon dépasse d'un centimètre environ mais vers la palette et non pas vers la pointe de l'hameçon.

 

Les hameçons droits à tige longue :

 

quand on est à la recherche de poissons chasseurs comme les loups (bar). Leur forme est idéale pour pêcher au ver, à la languette d'encornet, de seiche ou encore des morceaux de sardine, car ils permettent une présentation longiligne de l'appât.

Pour fixer ces derniers, le nœud le plus courant est le Palomar. Le nœud de cuiller ou le nœud universel (nœud de pendu) ont leurs partisans également et il faut reconnaître qu'ils sont efficaces et faciles à exécuter. Certains de nos pêcheurs montent leurs hameçons à œillet comme des hameçons à palette. Pour ma part, j'utilise ce type de nœud pour la Méditerranée surtout pour le ver de chalut et le ver américain.

On évitera ce type d'hameçon pour la pêche en parallèle et pour les montages wishbone par exemple, mais on pourra les utiliser avec un montage stewart, pour la pêche du loup à la languette d'encornet, de calamar ou à la sardine entière. Rappelons que la taille et la présentation de l'appât dépendra de la fréquence des touches. Le principe de base consiste à préserver une certaine discrétion du montage et la présentation la plus naturelle possible de l'appât.

 

Quelle que soit la technique de pêche, l'esche animale constitue une bases pour prendre du poisson. En surf casting comme sur les digues, en bateau, sans esche animale point de salut ! L'appât peut être utilisé mort ou vivant. Le plus souvent on emploie des poissons et des céphalopodes (seiches, calamars), qu'ils soient entiers ou pas. Dans d'autres cas, nous aurons plutôt à faire à des vers marins, des coquillages, ou des crustacés.

 

L'utilisation d'esches animales augmente indéniablement ses chances, le pourcentage de réussite passe aussi par la façon de présenter les appâts. Certains pêcheurs évoquent trop fréquemment la malchance ou la raréfaction du poisson sur nos côtes pour expliquer leurs échecs. Si cela arrive parfois, l'une des principales raisons est souvent une mauvaise présentation de l'appât tout simplement. Il n'est donc pas inutile de rappeler ici deux principes fondamentaux en matière d'eschage : un hameçon doit toujours être choisi en fonction de l'appât qu'il va armer et de la gueule du poisson qu'il est censé piquer ; plus l'armement est discrer sur l'esche et plus les chances de succès seront grandes, surtout quand la pêche s'avère être délicate.Inutile, par exemple, de présenter à une daurade royale - poisson méfiant par excellence - un appât sur lequel serait grossièrement piqué un hameçon trop visible... Vous en seriez une fois encore pour vos frais. Au contraire, s'il s'agit d'un bibi, d'un bernard-l'ermite (piade) ou d'un couteau (solen), il est vivement recommandé d'accrocher l'appât de manière à faire «oublier» l'hameçon et de ne laissez ressortir franchement que la partie de fer où se trouve l'ardillon. Cette précaution d'eschage vaut également pour les poissons plus gros et réputés moins regardant comme le loup.

Les esches, de type encornet, casseron, mulet doivent être enfilées sur l'hameçon non selement pour bien tenir sur le fer au moment du lancer mais aussi afin d'être le piège le plus discret possible une fois posé sur le fond. La discrétion est enfin prépondérante lorsque l'on désire piquer des poissons tatillons à l'extrême comme le marbré. Avec lui, pas question de présenter un ver «mal esché» : le bougre repèrerait immédiatement la moindre parcelle de l'hameçon, aussi mate soit-elle. Ce malin boude tout appât qui ne semble pas naturel. Pour déjouer sa méfiance, il faut enfiler complétement le ver (qui peut parfois être très long) sur l'hameçon et une partie de l'empile à l'aide d'une aiguille spéciale permettant d'obtenir cet eschage particulier.

Comme vous pourrez peut-être le constater lors d'une prochaine partie de pêche, soigner l'eschage afin de rendre le plus discret possible améliore sensiblement le taux de réussite

 

COMPRENDRE LES HAMEÇONS

 

 

 

 

 

Il existe tant et tant de variétés d’hameçons que les débutants, voire même les monteurs avertis, ont du mal à s’y retrouver ! Nous allons essayer de vous aider à distinguer leurs principales différences, ainsi que la signalétique spécifique aux hameçons.

 

La hampe d’un hameçon (shank en anglais) est la partie comprise entre l’œillet et la courbure. Elle peut être standard (Mustad 94840, TMC 100), plus longue que le standard (XL pour extra-long, précédé d’un chiffre de 1 à 10 pour les hampes les plus longues) ou plus courte (XS pour extra-short, de 1 à 5 pour les plus courtes).

La courbure (bend en anglais) est la partie comprise entre la hampe et la pointe. Il existe trois grands types de courbure (les autres, comme les "Viking", "Offset", "Sweeping"… étant trop confidentielles pour être décrites).

La courbure "Perfect" (ou "Round" suivant la profondeur de la gorge), qui est une portion de cercle parfaite. C’est la courbure généralement utilisée pour les sèches.

la courbure "Sproat", plus plongeante, renforçant ainsi l’hameçon contre son ouverture accidentelle. C’est la courbure généralement utilisée pour les noyées.

La courbure "Limerick", encore plus "plongeante", avec un centre de gravité situé très bas pour éviter à la mouche de se retourner sur elle-même. Généralement utilisée pour les mouches à saumon et les streamers.

L’œillet (eye en anglais) termine la hampe et permet l’accrochage de la mouche. Trois grands types d’orientation : "Straight" ou œillet droit, "TDE" (turned-down eye) ou œillet vers le bas et "TUE" (turned-up eye) ou œillet vers le haut. Trois grands types de formes : "Tapered eye" (anneau aminci), "Ball eye" (anneau normal) et "Looped eye" (anneau à boucle). A noter : il existe des hameçons sans œillet, dit "Blind" (aveugles ou antiques) réservés aux montages de mouches à saumon "victoriennes".

L’ouverture ("Gape" en anglais) est la hauteur comprise entre la hampe et la pointe. C’est elle qui, théoriquement, doit définir le numéro de l’hameçon, mais il existe de telles disparités entre les différentes marques… ! Une ouverture "Wide gape" est une ouverture plus large, allant jusqu’à 2x wide (hameçons à caddis pupae et à gamares).

La pointe ("Point" en anglais), qui termine l’hameçon, est avec ou sans ardillon. La pointe peut être "straight" (pointe droite), "reversed" (courbure vers la droite) ou "kirbed" (courbure vers la gauche). Les "reversed" et les "kirbed" sont souvent suivies d’un nombre de degrés indiquant l’importance de l’angle de courbe par rapport à la hampe.

L’ardillon ("Barb" en anglais) peut être "spear" (en fer de lance), "round" (aiguille), "hollow" (concave rentrant), ou "barbless" (sans ardillon). Il existe aussi des micro-ardillons qui blessent beaucoup moins le poisson.

Maintenant que nous avons vu les "formes", il nous reste à expliquer les grosseurs de fer des hameçons. Il va de soi que plus l’hameçon est "fort de fer", plus il est résistant, mais plus il est lourd aussi. Il vous faudra donc non seulement adapter la grosseur du fer au type de mouche que vous souhaitez monter (sèches ou noyées), mais aussi tenir compte de la flottabilité naturelle des matériaux que vous allez utiliser. Par exemple, il est inutile d’utiliser un hameçon très fin de fer pour monter un sedge en cervidé, par exemple.

Le fer ("Wire" en anglais) peut être "round" (tige ronde) ou "forged" (la courbure de l’hameçon est forgée à plat pour plus de résistance à l’ouverture). La grosseur des fers va de 5XF (extra fine) pour les plus fins à 4XH (extra heavy) pour les plus forts.

La finition ("Finish" en anglais) classifie le revêtement des hameçons. Pour l’eau douce, la finition peut être "bronze", "noire" ou "dorée". Pour l’eau de mer, la finition peut être "inox", "nickelée", "étain" ou encore "cadmium".

Il resterait bien sûr beaucoup d’autres particularités à décrire (hameçons doubles, triples, préformés, à ardillon extérieur…), mais nous pensons que n’importe quel professionnel digne de ce nom pourra vous les expliquer.




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